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La peinture est-elle morte ?   

 

 
 
 


 
              

 

                                                                                          

 

                                                                                     

 

 

La peinture est-elle morte ?

 

Un jour, j’ai eu l’idée de brûler mes toiles de peinture…

 

 

                                                                                                                                       

 

Mais Pourquoi ?

Voici quelques prétextes :

Je pratique l’installation et la vidéo mais le problème, c’est que je ne pouvais pas arrêter de peindre tout en voulant être contemporain, d’ailleurs j’ai toujours prétendu l’être, mais il paraît que peindre actuellement n’est pas considéré comme un acte   contemporain, surtout en France, est ce vraie ?

Le grand critique d'art Elie Faure écrivait en 1921 : " Il y a encore, il y aura encore des peintres, beaucoup de peintres, mais la peinture, c'est fini."

Puis-je peindre et continuer à faire des installations en même temps ? Comment et de quelle façon peut-on peindre à l'époque des images numériques et après l'incroyable diversité des différentes expressions artistiques du XX° siècle?

 

On dit que toutes les tendances et les styles coexistent encore ensemble dans notre siècle pluraliste, qu’il n’y a plus d’avant-gardisme ou presque et que personne ne peut prétendre inventer quelque chose de nouveau depuis qu’on a parlé de la mort de la peinture et de l’art en général.

Admettons qu’il y a vraiment une mort de la peinture, depuis l’œuvre de marcel du champ « étant donné » comme on a dit ; Pour réagir par rapport à cette question et essayer d’élucider ce point, j’essayerai de lui donner un « sens » ou une forme  en adoptant un chemin de Questionnements - ludique en quelques sortes -  sur le quoi, le pourquoi et surtout la place  de cette peinture suivant ma position dans mon pays comme artiste plasticien marocain, car Il s’agit de ma peinture en réalité, elle est morte à mes yeux  sous prétexte que je m’en lasse parfois, Je ne vends pas assez, Je ne peux pas la stoker chez moi longtemps faute d’espace et il n’y a pas de grands espaces non plus pour l’exposer.

Ceci dit : quelle est la place de l’art dans notre société ? Quel est le rôle de l’artiste ? Quel marché d’art on a ? Quels musées, quels centres d’arts, quelles galeries ? Quelles écoles d’art… ?

 

 

Etant un artiste originaire d’un pays comme le Maroc, qui a fais des études supérieures, et qui a voyagé en Europe aussi pour travailler et exposer la bas, (suite à l’obtention d’une bourse UNESCO-ASCHBERG qui m’a permis de résider au centre de recherche, d’échange et de pratiques transdisciplinaires en France  pour réaliser un projet en nouvelles technologies de l’image)  dois je faire de la peinture et arrêter de concevoir des installations sous prétexte d’être en phase avec le publique, les structures et le marché de l’art ?

 

Je me suis inventé alors un processus de destruction et de construction, de concassage qui consiste à faire subir à ma peinture un ensemble d’agressions, je détruis un travail pour nourrir un autre et ainsi de suite. 

 En voulant matérialiser cette mort, je me suis inspiré de certains rituels qui consistent à brûler les morts. Comme si j’étais  entrain de chercher un cheminement et un passage logique de la peinture à l’installation en passant par la performance comme possibilité !

Le résultat final va être une sorte d’installations qui représentent la peinture sous une autre forme réduite au maximum pour répondre à la question et au problème lié aux grands espaces d’exposition, les cendres des toiles brûlées seront mises dans des bocaux portant chacun en guise d’étiquette une fiche indiquant le titre, la dimension et la date de réalisation et celle de calcination ainsi que la photo de la toile en question, faisant ainsi allusion à la place de la peinture dans la société de « consommation » pour réagir cette fois à la question de contemporanéité, d’où le titre provisoire parfois : « conserve de peinture », mais souvent « la  peinture est elle morte ? ».

 

Je ne suis en aucun cas contre la pratique de la peinture, mais ce projet se veut juste un instant de réflexion, de questionnement et de «  provocation artistique ».

 

Mustapha Chafik

 

"La peinture est elle morte? " Installation

Bocaux transparents,

Cendres de toiles de peinture,

Étiquettes mentionnant les dates : de réalisation

Et de calcination, la technique, le titre et les dimensions.

© Mustapha Chafik 2004